Histoire
De la chapellerie
L’histoire de
la chapellerie
Trois siècles d’histoire dans laquelle s’inscrit
la Chapellerie Hats blocks Laforest
Perrette Gleye, plus connue sous le prénom de Pétronille, vit le jour le 28 février 1770 dans la campagne caussadaise. En 1787, elle épouse Jean Cantecor, laboureur, et part s’installer à Septfonds. À l’époque la zone produit en masse du blé de qualité qui part essentiellement à l’exportation. La légende raconte que, gardant les moutons, l’idée vint à Pétronille Cantecor d’assembler des brins de paille pour faire des chapeaux. Une autre source mentionne que c’est en voyant « un chapeau tressé pour les chevaux avec deux trous pour les oreilles » qu’elle aurait eu cette inspiration ! Tout ceci semble légèrement enjolivé, les chapeaux de paille féminins étant alors très à la mode dans les classes supérieures – en témoignent de nombreux portraits, dont celui la reine Marie-Antoinette, d’élégantes arborant des chapeaux de paille.
À
la veille de la Révolution française, Caussade comptait déjà plusieurs chapeliers : la production était essentiellement celle de chapeaux masculins, en feutre. Une couperie de poils employait 18 ouvriers, les pelharots qui grattaient des peaux de lapins pour collecter leur poil, matière première du feutre.
En 1796, Pétronille a déjà lancé une petite production à Septfonds. Elle s’aperçoit que la paille ramassée dans les endroits secs et pierreux est plus blanche (le causse), plus solide, plus fine et convient mieux pour la confection du chapeau. C’est ainsi que serait née la paillole, terme qui désigne au départ la tresse, puis le chapeau de paille porté par les femmes (d’abord pour les travaux des champs).
Indéniablement douée du sens du commerce, elle fait passer la chapellerie artisanale au stade proto-industriel, la manufacture ou fabrique : dès la 1ère moitié du XIXe siècle, Pétronille et ses descendants fabriquent et commercialisent la tresse de paille vers Lyon, Grenoble, Nancy et la Grande-Bretagne.
Veuve en 1815, Pétronille Cantecor fonde avec son second mari, François Louis Flavien Vaïsse, une fabrique de chapeaux et lance son cousin, André Rey, qui crée à son tour un atelier à Septfonds. La main d’œuvre et la production sont saisonnières : en effet, le personnel, d’origine agricole, rejoignait les champs à l’époque des récoltes.
Asa mort, en 1846, c’est son petit-fils, Fortuné Cantecor, qui reprend le flambeau et portera à son apogée la production de l’entreprise (5 000 chapeaux par jour). Il fait véritablement entrer son entreprise de Septfonds dans l’ère industrielle en créant des modèles de plus en plus élaborés et enrichis de garnitures et apportant plusieurs innovations. Septfonds est le centre du bassin chapelier du Quercy Caussadais (l’histoire locale conte qu’alors et jusque dans les années 1920, Septfonds était localement considérée comme une véritable « ville » contrairement à Caussade).
La fabrication de la tresse de paille occupait alors 3 à 4 000 personnes dans les campagnes avoisinantes. Fabriquées par des paysans, elles constituaient un revenu complémentaire. Avec l’invention de la machine à coudre les tresses en 1875, la production locale de paille de blé devint insuffisante et Fortuné Cantecor trouva d’autres sources d’approvisionnement (Suisse, Chine, Italie). Il profite astucieusement de l’empire colonial français.
L’arrivée du chemin de fer à Caussade à la toute fin du XIXe siècle, en 1884 puis celle de l’électricité en 1896, favorisent l’essor économique et plusieurs entreprises se déplacent alors vers Caussade, dont les Rey qui deviennent alors de véritables industriels.
Dans cette seconde moitié du XIXe siècle, toute l’activité autour du chapeau s’effectuait localement. Le teinturier teignait les matières brutes naturelles (paille), le formier fabriquait les formes en bois et le fondeur les réalisait en fonte d’aluminium. Des ateliers confectionnaient les garnitures (papillons, pompons, fleurs…), d’autres les emballages « claire voie » en bois… Caussade a conservé l’activité de teinturerie pour la chapellerie jusque bien avant le XXe siècle, où une entreprise locale – celle du couple Home, travaillait encore avec les chapeliers au niveau national.
Les deux cités chapelières, Septfonds et Caussade, attirent une main- d’œuvre essentiellement rurale venant de Caylus, Montpezat-de-Quercy, Montricoux… Les femmes commencent à pénétrer le monde du travail : elles s’y rendent à pied, marchant jusqu’au 10km matin et soir. La grande guerre de 1914-1918, comme dans de nombreux autres secteurs industriels, marque leur arrivée en masse : il faut remplacer les hommes partis au front. Leurs salaires leur permettront, pour certaines, de s’acheter une bicyclette.
Alors que les hommes avaient un salaire fixe, les femmes étaient payées à la pièce. La vente des chapeaux s’effectuait par l’intermédiaire de commis- voyageurs en France et à l’étranger.
L’apogée de l’industrie de la chapellerie s’étend des années 1890 aux années 1930 ; à l’époque le port du chapeau, pour hommes et femmes est quasiment une obligation. De la paille du début on est passé à la laine, au feutre, au textile, au cuir, avec localement de nouveaux entrants dans cette industrie (par alliance familiale) comme Auguste Crambes en 1946 (il venait d’Espéraza dans l’Aude, centre alors nationalement reconnu de fabrication de chapeaux de feutre), même si l’article vedette était sans conteste le canotier, coiffure emblématique de Maurice Chevalier qui se fournissait à Caussade. Longtemps, les canotiers arborés par les spectateurs au tournoi de tennis de Roland Garros, provenaient essentiellement de Caussade.
Au début du XXe siècle, le développement de la chapellerie est foudroyant, plus de 3000 personnes travaillent dans 35 manufactures (à Caussade ou à Septfonds), dont beaucoup ont disparu aujourd’hui : Il reste actuellement environ 100 employés répartis sur 3 sites.
Extrait de « Petite histoire de la Chapellerie, hier et aujourd’hui », Caussade en Quercy, réalisé par l’office de tourisme de Caussade.
Texte écrit avec la collaboration efficace de Catherine Lenglet, que nous remercions.
Les deux cités chapelières, Septfonds et Caussade, attirent une main- d’œuvre essentiellement rurale venant de Caylus, Montpezat-de-Quercy, Montricoux… Les femmes commencent à pénétrer le monde du travail : elles s’y rendent à pied, marchant jusqu’au 10km matin et soir. La grande guerre de 1914-1918, comme dans de nombreux autres secteurs industriels, marque leur arrivée en masse : il faut remplacer les hommes partis au front. Leurs salaires leur permettront, pour certaines, de s’acheter une bicyclette.
Alors que les hommes avaient un salaire fixe, les femmes étaient payées à la pièce. La vente des chapeaux s’effectuait par l’intermédiaire de commis- voyageurs en France et à l’étranger.
L’apogée de l’industrie de la chapellerie s’étend des années 1890 aux années 1930 ; à l’époque le port du chapeau, pour hommes et femmes est quasiment une obligation. De la paille du début on est passé à la laine, au feutre, au textile, au cuir, avec localement de nouveaux entrants dans cette industrie (par alliance familiale) comme Auguste Crambes en 1946 (il venait d’Espéraza dans l’Aude, centre alors nationalement reconnu de fabrication de chapeaux de feutre), même si l’article vedette était sans conteste le canotier, coiffure emblématique de Maurice Chevalier qui se fournissait à Caussade. Longtemps, les canotiers arborés par les spectateurs au tournoi de tennis de Roland Garros, provenaient essentiellement de Caussade.
Au début du XXe siècle, le développement de la chapellerie est foudroyant, plus de 3000 personnes travaillent dans 35 manufactures (à Caussade ou à Septfonds), dont beaucoup ont disparu aujourd’hui : Il reste actuellement environ 100 employés répartis sur 3 sites.
Extrait de « Petite histoire de la Chapellerie, hier et aujourd’hui », Caussade en Quercy, réalisé par l’office de tourisme de Caussade.
Texte écrit avec la collaboration efficace de Catherine Lenglet, que nous remercions.